ALIMENTS PORCS Acheter plutôt que fabriquer à la ferme

Depuis 2001, la fabrication industrielle d'aliments pour porcs en Bretagne a perdu quasiment 900 000 t, la chute s'accélérant en 2010. L'amélioration de la productivité que matérialise la baisse de l'indice de consommation correspond environ à une baisse de 45 000 t, la dégradation de la production porcine en expliquant environ 365 000 t, le reste (un peu plus de la moitié de la baisse) étant lié à la substitution des aliments industriels par ceux fabriqués à la ferme. Depuis 2010, le développement de la Faf, désormais environ 40 % de la consommation d'aliments porcs en Bretagne, s'est toutefois ralenti. C'est dans ce cadre que souhaitent se positionner les industriels car « cette étude ne cherche pas à remettre en cause les investissements réalisés dans les fabriques d'aliments », prévient Nutrinoë. L'étude a comparé sept systèmes d'alimentation à partir des coûts de Faf issus des chambres d'agriculture de Bretagne et des Pays de la Loire (à base de céréales sèches ou de maïs humide) ainsi que des prix d'aliments achetés moyens établis sur des valeurs nutritionnelles équivalentes à celle d'un aliment à base de maïs humide ou définissant l'aliment le plus vendu. Sur 2009-2013, un aliment fabriqué à la ferme sur base maïs + complémentaire revient sensiblement au même qu'un aliment à haute énergie (10 MJ) mais revient plus cher que l'aliment le plus vendu par les industriels. Ce dernier est le moins cher sur le long terme même si la Faf maïs humide + complémentaire peut être ponctuellement bénéfique certaines années comme en 2013. Les systèmes Faf à base de céréales sèches sont peu performants économiquement sur la période étudiée. Les éleveurs doivent ainsi prendre une décision en analysant le long terme et non selon la situation à un instant T en raison de la volatilité des cours.

Y. B.